Système Français de Compétition

le Système Français de Compétition

Pour écrire “le Système Français de Compétition”, Nicolas LHUISSIER et Godefroy de TESSIERES ont interrogé les 300 premiers joueurs du classement FFB afin de connaître leurs options préférées sur tel ou tel sujet (2 faible ou 2♦ multi ? Soutiens Mineurs Inversés ou pas ? SA faible ou fort ? Etc.). Pour créer “un système de référence”, ils ont alors retenu les options majoritaires, tout en veillant, bien sûr, à ce qu’elles soient compatibles entre elles.

Bien entendu, vous n’êtes pas obligé de jouer ce système in extenso. Personnellement, je ne jouerai le 2♦ multi qu’avec un révolver sur la tempe !

Mais le livre est une formidable source d’inspiration où vous pourrez puiser de quoi construire votre propre système.

Attention tout le même : il ne s’agit pas d’un livre pour débutants et l’idéal pour vous serait de disposer d’un partenaire régulier avec qui vous seriez prêt à consacrer du temps à travailler un système pour aborder la compétition.

Comme extrait, j’ai choisi une partie du dernier chapitre, qui traite des enchères de chelem. L’option choisie est ce que les américains ont nommé le “good bad” et que nos auteurs ont traduit par “oui, mais”.

Nicolas Lhuissier

Godefroy de Tessières

Les séquences de fit forcing

Les séquences typiques de cette catégorie (sur lesquelles nous travaillerons plus particulièrement) sont les suivantes :

Ici, Est exprime des velléités de chelem dans la majeure de son partenaire.

Dans ces situations, l’ouvreur dispose de plusieurs options :

• S’il est vraiment minimum, il peut décourager son partenaire en nommant la manche.

4♥ : avec d’aussi mauvais atouts et un singleton dans la couleur du partenaire, mieux vaut l’alerter sur la faiblesse de cette ouverture. Ouest n’oublie pas que son partenaire n’a souvent que trois atouts, sinon il aurait employé le 2SA forcing de manche (cf. page 104).

♦ Si le répondant détient un jeu très puissant, il peut évidemment poursuivre le dialogue puisqu’il n’a pas limité son jeu.

• Si l’ouvreur a un jeu moyen, ou un bon jeu avec une mauvaise qualité d’atout, il peut nommer l’enchère juste au-dessus de l’enchère de fit forcing. C’est ce qu’on appelle une enchère “oui mais”, ce qui traduit bien un intérêt mais aussi des craintes. Les enchères de “oui mais” sont les enchères ci-dessous :

3SA : avec 14 H réguliers et une teneur d’atout plus qu’honorable, Ouest n’est pas franchement minimum. Mais il n’a pas non plus un enthousiasme délirant concernant l’exploration d’un chelem. Il le fait savoir par cette enchère artificielle.

3♠ : Ouest a un jeu agréable mais une bien mauvaise qualité d’atout. Attention ! L’enchère de 3♠ n’a ici rien à voir avec un quelconque contrôle à Pique.

♦ Sur cette enchère, le répondant poursuit en connaissance de cause. S’il n’avait qu’un mince espoir de chelem, il revient au palier de 4 dans la majeure. S’il a un bon espoir, il nomme le premier contrôle disponible. Sur 3♠, l’enchère de 3SA garantit alors le contrôle à Pique (procédure qu’on appelle écho). Grâce à cette façon de faire, on peut détecter l’absence ou la présence du contrôle à Pique sans dépasser le contrat de 4 Cœurs.

• Avec un jeu franchement positif, l’ouvreur peut démarrer la procédure des contrôles, en nommant la première enchère disponible (excepté l’enchère de “oui mais”) dans une couleur où il détient un contrôle.

4♣ : Ouest indique son contrôle à Trèfle et un jeu positif.

4♦ : Ouest indique son contrôle à Carreau, sans contrôle à Trèfle et un jeu non minimal.

Après le fit forcing à Cœur, l’enchère de 3SA fait office de contrôle à Pique (puisque 3♠ serait une enchère de “oui mais”).

3SA : Ouest indique son contrôle à Pique et un bon jeu.

Si vous désirez commander le livre, cliquez sur l’image ci-dessous :